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Le blog de tous les possibles

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Il était une fois un blog, appartenant au passé, une tranche de vie, un espace maintenant déserté pour d'autres horizons : retrouvez moi ici : monbeaumanoir.wordpress.com


Affaire DSK et assimilées : victimes de violences, quelles sont les premières démarches à effectuer ?

Publié par Ava sur 29 Septembre 2011, 14:48pm

Catégories : #Mes combats - mes engagements

95349.jpgJe n'avais pas prévu de faire cet article aujourd'hui, mais je viens de lire les articles sur Hellocoton, notamment concernant l'affaire Tristane Banon/ Dsk, dont la confrontation a lieu aujourd'hui.

Je fais référence à l'article de Tribunal du net ici : http://www.letribunaldunet.fr/actualite/too-big-to-fail.html

et un autre témoignage émouvant de LMO ici : http://www.lamiteorange.com/2011/09/barbarie-quotidienne-3/

De façon globale, je considère qu'une victime doit faire connaître au plus vite les faits, et les porter à la connaissance des services de police et de justice.19-114949.jpg

Je ne parle pas des viols des enfants, des incestes, car un enfant n'a pas non plus la connaissance des procédures, mais c'est aux proches de le révéler quand ils ont un doute. Or, on sait très bien que parfois même des mères savent que les pères font des attouchements ou pires, et se taisent. Donc, elles sont aussi coupables. Et je me demande aussi de quoi sont faites ces mères.

21091652.jpgJe parle plutôt des adultes.

Quand vous êtes victimes de violences physiques ou psychologiques et que vous êtes adultes, je crois qu'il est essentiel de penser aux autres.

Dans l'affaire DSK, il est clair que DSK est un "sex-addict", ce qu semblerait l'entraîner à certaines violences. Si Tristane Banon avait fait connaître au moment des faits sa "mésaventure", peut être l'affaire Nafissatou Diallo n'aurait pas eu lieu. 

Pour moi, DSK est malade du sexe tout simplement, et a besoin d'être soigné.21002008.jpg

Se taire, c'est prendre la responsabilité qu'il y ait d'autres victimes, c'est être égoïste. 

Je sais qu'il y a la peur de ne pas être crue, de celles des policiers qui goguenards au cours de l'interrogatoire vous poseront des questions dérangeantes. Souvent, maintenant ce sont des femmes policiers qui interrogent les femmes victimes de violences sexuelles, car il n'est pas facile d'en parler qu' à un homme.

Il en est aussi des violences morales, psychologiques, de ces pervers sadiques qui jouissent de faire souffrir l'autre, de les traquer : cela arrive dans les couples, et le monde du travail.

Je vous rappelle ma propre histoire professionnelle qui m'a amenée à la dépression chronique et au statut d'invalide.

Le 18 septembre 2007  j'ai voulu aller obtenir l'aide d'une déléguée du personnel pour m'appuyer vis-à-vis de la direction. La veille mon directeur que je croyais être un allié a essayé de me remettre une lettre d'avertissement (que l'employeur a prétendu par la suite être un simple compte rendu...),  j'en ai ressenti un très fort choc, alors qu'un mois auparavant, il m'avait dit qu'il m'appuirait, que je pourrais compter sur lui, juste avant que je n'aille à un entretien aux ressources humaines de la méthode next après lequel j'aurais très bien pu me suicider tellement il a été violent en paroles et en menaces, et refus de communication, non reconnaissance de tout ce que j'avais fait pour l'entreprise, ma bonne foi, le désir de bien faire, d'améliorer les choses... Un entretien choc, surprise !

blind-justice_17-406202238.jpgOr, cette déléguée du personnel n'a fait que contredire mes arguments qui étaient exacts (comme me l'a confirmé l'inspectrice du travail que j'ai contactée ensuite), elle n'a fait que prendre le contrepied et nié tout ce que je disais, et que je savais vrai... jusqu'à me faire pâlir et suffoquer. Vite elle est allée chercher un verre d'eau, alors que les larmes commençaient à couler, en me disant qu'elle allait me conduire à la médecine du travail.

Le médecin m'a fait mettre au lit  à l'infirmerie, et est venu au pied de ce lit me dire que j'étais en danger. J'ai pleuré pendant 3 heures... et à 17h les infirmières sont venues me dire qu'elles avaient failli m'enfermer dans l'infirmerie m'ayant oubliée. Pas un verre d'eau, pas un calmant, pas une prise de tension. Et elles m'ont collée là, me demandant si j'avais pu dormir. Je leur ai dit que non, je n'avais pas cessé de pleurer. J'avais les yeux énormément bouffis.19681719.jpg

D'après mes avocats, ces infirmières sont à la limite de la "non assistance à personne en danger"... et c'est le comble pour des infirmières ! 

J'ai attendu sur le trottoir le taxi qu'elles m'avaient commandé pour me conduire chez mon médecin traitant, et je dois dire que j'ai fait mon petit effet à l'accueil du cabinet médical avec ma tête décomposée. En me voyant, mon médecin m'a dit : "cela n'a pas l'air d'aller !". Bien sûr, elle m'a arrêtée, m'a fait donner des médicaments, m'a proposé de me faire une atttestation pour témoigner.. ce qu'elle a fait ensuite, confirmant que mon état était bien dû au contexte professionnel.

2725823.jpgSauf que voilà, je le sais, il aurait fallu que j'aille plutôt porter plainte immédiatement au commissariat le plus proche, il aurait fallu que l'on m'accompagne, des membres du personnel, des syndicalistes, car j'étais trop épuisée en état de choc pour que les policiers puissent constater l'état, faire venir un expert, faire un procès verbal et tout déclencher la "sauce".

C'est pourquoi, dans cette affaire, je dis que Tristane Banon aurait dû parler tout de suite. 

Pour ma part, j'ai tenu tête à mon employeur par rapport à ses méthodes, et j'ai eu la douleur d'apprendre qu'au moment où ils me licenciaient, il y a eu deux suicides très douloureux : un dans des toilettes, l'autre défenestré.13040339.jpg

Il faudrait, je crois, communiquer davantage sur ces conditions de victimes, et faciliter les dépôts de plainte et constats immédiats.

Donc, aussi il faut la vigilance et le courage des personnes qui entourent une victime, et c'est peut être sur ces points là qu'il faudrait communiquer. Avoir le réflexe de dire, on ne peut pas laisser les choses ainsi, "viens, je t'accompagne au commissariat, pour porter plainte".

On sait que la mère de Tristane Banon qui a été la maîtresse de DSK et qui était très engagée politiquement, l'a ainsi protégé au détriment de sa propre fille, comme ce qu'il se passe pour certains incestes.

21-657.jpgJe crois qu'il faut que tout citoyen qui soit témoin de faits délictueux de cette nature, ait le réflexe d'accompagner la victime au commissariat et à la gendarmerie les plus proches, et d'insister pour la prise et le traitement de la plainte.

Pensez-vous que si vous étiez confrontés à ce type de situation, vous auriez le réflexe de le faire ? 

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L
<br /> <br /> Ah aussi j'ai voté!depuis peu, je lis tes articles et grâce à toi, j'ai fait connaissance d'autres blogs.Merci!<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> oh, c'est gentil comme tout.<br /> <br /> <br /> Je viens de passer sur ton blog, pile sur un gâteau pommes chocolat... j'imprimerai la recette demain...<br /> <br /> <br /> à très bientôt, avec plaisir !<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Ton article m'a intéressé au plus haut point et merci de l'avoir écrit!J'ai donné mon avis sur hellocoton, et je sais qu'il est malheureusement très difficile de se faire reconnaitre comme<br /> victime, même par  la justice<br /> <br /> <br /> Comme dans beaucoup de cas, c'est souvent les victimes qui sont lésées, même judiciairement<br /> <br /> <br /> personellement je n'ai guère confiance en la justice des hommes<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> la justice des hommes est imparfaite, et souvent on apprend la vérité après la mort des "intéressés".<br /> <br /> <br /> Il reste aussi le pouvoir des relations, la puissance de l'argent pour masquer beaucoup de dérives.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Je pense que DSK n'est pas une exception, surtout dans le monde politique actuel, je croie que c'est de l'abue de pouvoir!!!, est'il malade pour ça? ce serait trop facille!!!<br /> <br /> <br /> Mais on n'attend pas qu'un scandal explose pour se plaindre, il fallait le faire au moment des faits.<br /> <br /> <br /> je suis d'accord avec toi sur le fond, surtout qu'un membre de ma famille est en prison " 15 ans" pour viol sur mineur, par ascendance sur personne vulnérable.<br /> <br /> <br /> Pour terminer, ne pas attendre, ne pas avoir peur et faire confiance à la justice des hommes!!!<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> le sexe est beaucoup lié au pouvoir, et il y a beaucoup d'hypocrisie tout autour.<br /> <br /> <br /> D'après ce que j'ai pu voir, il y a aussi des associations féministes qui galvanisent Tristane Banon... pour ma part, je pense qu'elle aurait vraiement dû le dire avant ou se taire.<br /> <br /> <br /> Là, jeune comme elle est, elle va y laisser des plumes.<br /> <br /> <br /> Je crois qu'aussi, il faut avoir le soutien de son entourage,c 'est essentiel, et des gens capables de faire leur devoir de citoyen en aidant les victimes.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> plus c'est déclaré tôt mieux c'est; mais pour avoir soigné dans mon métier des personnes violées ou agressées je peux te dire que c'est très difficile. l'idéal est d'être examinée tout de suite<br /> mais un examen gynéco aprés un viol c'est souvent vécu comme un traumatisme de plus  et la procédure , les questions  sont très difficiles à supporter .<br /> <br /> <br />  bises bon courage <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> je sais que souvent, il est demandé s'il n'y a pas eu allumage, et c'est aussi la défense des violeurs, comme le fait qu'il y ait eu consentement.<br /> <br /> <br /> Mais à mon avis, il vaut mieux continuer dans la forte souffrance dans l'immédiat que de trainer sa douleur pour non reconnaissance pendant des années...<br /> <br /> <br /> bonne soirée<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> bonjour , moi  militante  syndicaliste depuis plus de quarante ans , je suis effarée par la conduite de cette  déléguée du Personnel (de quel syndicat ?) mais c'est l'horreur <br /> totale !!!!!!!!!! je peux vous dire que dans ma carrière , j'ai aidé des centaines de gens et jusqu'au bout je me suis battue à leurs côtés afin d'obtenir satisfaction............ET là dans le<br /> cas évoqué je fonce directo accompagner la victime chez  le    médecin pour un constat et ensuite commissariat  et je téléphone à un avocat de ma connaissance<br /> ?......MERCI pour cet article qui est excellent amical salut  guevaranita<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Merci beaucoup de ce témoignage, et cette réaction...<br /> <br /> <br /> Cette déléguée était une cadre du Syndicat National de la Banque. Après les autres syndicalistes m'ont dit qu'elle était connue, et même qu'elle avait touché un paquet d'argent pour son "service<br /> rendu".<br /> <br /> <br /> Sauf qu'il y a une "justice divine" : elle est tombée malade dans les mois qui ont suivi, avec hospitalisations fréquentes, et mise aussi en invalidité.<br /> <br /> <br /> Malheureusement, dans mon dossier, au lieu de témoigner de ce qu'il s'est passé, elle m'a chargé.. et c'est justement parce qu'elle m'enfonce qu'on voit qu'elle s'est fait payer.<br /> <br /> <br /> Quoique soit sa situation actuelle, je compte bien faire en sorte que son faux-témoignage soit reconnu. Elle n'a pas supporté encore le DRH dire autant de bien de moi pendant l'entretien de<br /> licenciement, elle voulait me pousser absolument à partir.<br /> <br /> <br /> En fait, en discutant plusieurs mois plus tard avec l'inspectrice du travail, il s'avère que la société aurait voulu me garder, et jamais elle ne m'a transmis ce message !  Donc, c'est<br /> certain, elle peut être très malade avec tout ce qu'elle a sur la conscience.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />

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