Je n'avais pas prévu de faire cet article aujourd'hui, mais je viens de lire les articles sur Hellocoton, notamment concernant l'affaire Tristane Banon/ Dsk, dont la confrontation a lieu aujourd'hui.
Je fais référence à l'article de Tribunal du net ici : http://www.letribunaldunet.fr/actualite/too-big-to-fail.html
et un autre témoignage émouvant de LMO ici : http://www.lamiteorange.com/2011/09/barbarie-quotidienne-3/
De façon globale, je considère qu'une victime doit faire connaître au plus vite les faits, et les porter à la connaissance des services de police et de justice.
Je ne parle pas des viols des enfants, des incestes, car un enfant n'a pas non plus la connaissance des procédures, mais c'est aux proches de le révéler quand ils ont un doute. Or, on sait très bien que parfois même des mères savent que les pères font des attouchements ou pires, et se taisent. Donc, elles sont aussi coupables. Et je me demande aussi de quoi sont faites ces mères.
Je parle plutôt des adultes.
Quand vous êtes victimes de violences physiques ou psychologiques et que vous êtes adultes, je crois qu'il est essentiel de penser aux autres.
Dans l'affaire DSK, il est clair que DSK est un "sex-addict", ce qu semblerait l'entraîner à certaines violences. Si Tristane Banon avait fait connaître au moment des faits sa "mésaventure", peut être l'affaire Nafissatou Diallo n'aurait pas eu lieu.
Pour moi, DSK est malade du sexe tout simplement, et a besoin d'être soigné.
Se taire, c'est prendre la responsabilité qu'il y ait d'autres victimes, c'est être égoïste.
Je sais qu'il y a la peur de ne pas être crue, de celles des policiers qui goguenards au cours de l'interrogatoire vous poseront des questions dérangeantes. Souvent, maintenant ce sont des femmes policiers qui interrogent les femmes victimes de violences sexuelles, car il n'est pas facile d'en parler qu' à un homme.
Il en est aussi des violences morales, psychologiques, de ces pervers sadiques qui jouissent de faire souffrir l'autre, de les traquer : cela arrive dans les couples, et le monde du travail.
Je vous rappelle ma propre histoire professionnelle qui m'a amenée à la dépression chronique et au statut d'invalide.
Le 18 septembre 2007 j'ai voulu aller obtenir l'aide d'une déléguée du personnel pour m'appuyer vis-à-vis de la direction. La veille mon directeur que je croyais être un allié a essayé de me remettre une lettre d'avertissement (que l'employeur a prétendu par la suite être un simple compte rendu...), j'en ai ressenti un très fort choc, alors qu'un mois auparavant, il m'avait dit qu'il m'appuirait, que je pourrais compter sur lui, juste avant que je n'aille à un entretien aux ressources humaines de la méthode next après lequel j'aurais très bien pu me suicider tellement il a été violent en paroles et en menaces, et refus de communication, non reconnaissance de tout ce que j'avais fait pour l'entreprise, ma bonne foi, le désir de bien faire, d'améliorer les choses... Un entretien choc, surprise !
Or, cette déléguée du personnel n'a fait que contredire mes arguments qui étaient exacts (comme me l'a confirmé l'inspectrice du travail que j'ai contactée ensuite), elle n'a fait que prendre le contrepied et nié tout ce que je disais, et que je savais vrai... jusqu'à me faire pâlir et suffoquer. Vite elle est allée chercher un verre d'eau, alors que les larmes commençaient à couler, en me disant qu'elle allait me conduire à la médecine du travail.
Le médecin m'a fait mettre au lit à l'infirmerie, et est venu au pied de ce lit me dire que j'étais en danger. J'ai pleuré pendant 3 heures... et à 17h les infirmières sont venues me dire qu'elles avaient failli m'enfermer dans l'infirmerie m'ayant oubliée. Pas un verre d'eau, pas un calmant, pas une prise de tension. Et elles m'ont collée là, me demandant si j'avais pu dormir. Je leur ai dit que non, je n'avais pas cessé de pleurer. J'avais les yeux énormément bouffis.
D'après mes avocats, ces infirmières sont à la limite de la "non assistance à personne en danger"... et c'est le comble pour des infirmières !
J'ai attendu sur le trottoir le taxi qu'elles m'avaient commandé pour me conduire chez mon médecin traitant, et je dois dire que j'ai fait mon petit effet à l'accueil du cabinet médical avec ma tête décomposée. En me voyant, mon médecin m'a dit : "cela n'a pas l'air d'aller !". Bien sûr, elle m'a arrêtée, m'a fait donner des médicaments, m'a proposé de me faire une atttestation pour témoigner.. ce qu'elle a fait ensuite, confirmant que mon état était bien dû au contexte professionnel.
Sauf que voilà, je le sais, il aurait fallu que j'aille plutôt porter plainte immédiatement au commissariat le plus proche, il aurait fallu que l'on m'accompagne, des membres du personnel, des syndicalistes, car j'étais trop épuisée en état de choc pour que les policiers puissent constater l'état, faire venir un expert, faire un procès verbal et tout déclencher la "sauce".
C'est pourquoi, dans cette affaire, je dis que Tristane Banon aurait dû parler tout de suite.
Pour ma part, j'ai tenu tête à mon employeur par rapport à ses méthodes, et j'ai eu la douleur d'apprendre qu'au moment où ils me licenciaient, il y a eu deux suicides très douloureux : un dans des toilettes, l'autre défenestré.
Il faudrait, je crois, communiquer davantage sur ces conditions de victimes, et faciliter les dépôts de plainte et constats immédiats.
Donc, aussi il faut la vigilance et le courage des personnes qui entourent une victime, et c'est peut être sur ces points là qu'il faudrait communiquer. Avoir le réflexe de dire, on ne peut pas laisser les choses ainsi, "viens, je t'accompagne au commissariat, pour porter plainte".
On sait que la mère de Tristane Banon qui a été la maîtresse de DSK et qui était très engagée politiquement, l'a ainsi protégé au détriment de sa propre fille, comme ce qu'il se passe pour certains incestes.
Je crois qu'il faut que tout citoyen qui soit témoin de faits délictueux de cette nature, ait le réflexe d'accompagner la victime au commissariat et à la gendarmerie les plus proches, et d'insister pour la prise et le traitement de la plainte.
Pensez-vous que si vous étiez confrontés à ce type de situation, vous auriez le réflexe de le faire ?