Aujourd'hui j'avais mon rendez-vous avec l'avocat désigné par le Bâtonnier. Au téléphone, elle avait l'air ouvert à l'affaire, presque prête à téléphoner au Procureur de la République.
J'ai passé de longues heures ce week end à préparer mon dossier : pour qu'il soit clair, étayé.. jusqu'à une heure du matin.
Au moment de partir, le téléphone sonne : son assistante m'annonce qu'elle a eu un empêchement et me propose un autre rendez-vous dans l'après-midi, juste au moment où le technicien arrive pour changer l'interphone.
Je suis donc allée avec mon lourd dossier... Cette avocate était plus jeune que je le croyais.
Elle m'a demandé à voir le jugement. Et là, par rapport au dernier avis de l'avocat... surprise, elle aussi croit dur comme fer les mensonges recueillis par le conseiller prud'homal, les soit disants mensonges de mes collègues.. car je me demande si elles ont bien été interrogées, car l'une d'entre elles a fait préciser à la barre qu'elle n'avait jamais été interrogée (...).
Le pire, c'est la déclaration de la déléguée du personnel qui m'enfonce complètement, d'après cette avocate.
J'ai eu beau essayer de dire à l'avocate que cette personne ne me connaissait pas, que j'avais vérifié avec l'inspectrice du travail que ce qu'elle m'avait soutenu était faux...Rien à faire.
Résultat des courses : elle m'annonce qu'elle ne peut s'occuper du dossier pas, car pas assez spécialisée en droit social et en harcèlement moral. Elle va contacter le bureau d'aide juridictionnelle pour voir s'il peut me trouver un "spécialiste du genre".
Ce qu'il se passe avec France Télécom, les avancées du droit avec les enquêtes d'inspection du travail, pas au courant du tout ! Pourtant, on en parle dans les médias, mais apparemment pas assez pour que cela filtre dans les cabinets d'avocat.
Je ne vous explique pas mes larmes, l'envie d'en finir... Elle me dit, "mais non, il y a la vie, le travail n'est pas tout, ce n'est pas élégant ce qu'ils ont fait, mais c'est peut être l'ouverture vers autre chose".
Pour moi, cela a été surtout l'ouverture vers le fond de mon lit, les douleurs crâniennes importantes, les pleurs, les batailles, la souffrance, le désespoir !
Depuis que je suis rentrée, je me suis renfermée comme dans une coquille : l'injustice à plein !
Elle m'a dit : "c'est comme un accident de circulation, c'est pas de chance, on se retrouve dans un fauteuil roulant !".. J'ai envie de hurler, de crier au monde à quel point ces gens me dégoûtent : leurs lâchetés, leurs mensonges, leurs indifférences.
Oui, il faut les regarder comme des moins que rien, les ignorer, les mépriser, mais moi, j'ai besoin d'une reconnaissance de l'injustice.. j'ai besoin d'être lavée de cette souillure.
L'avocate n'a pas cru que l'employeur voulait me garder comme il l'a dit lors de la procédure, comme me l'a dit l'inspectrice du travail. Elle mettait en doute mes paroles. C'est clair, ce n'était pas la bonne personne ! Le précédent était mieux ! En tout cas, je ne lâcherai pas ! Mais quelle déception !
Je me souviens d'une femme qui a dû faire sept cabinets d'avocats avant de trouver un avocat qui accepte de défendre son dossier : son mari harcelé par un jeune directeur de 35 ans, était allé se suicider dans un cimetière... et elle a gagné son procès pour la reconnaissance du suicide en lien avec l'accident de travail.
C'est un avocat du Diable que j'ai rencontré aujourd'hui, j'espère rencontrer celui de Dieu prochainement !