Le cours de ma vie semble légèrement se transformer ces temps-ci, sans que je ne maîtrise quoi que ce soit !
Il est très bon de faire des projets, de planifier, sauf que parfois les rênes de votre destin semblent vous échapper.
Depuis la rentrée dernière septembre, tout ce que j'avais réussi à échafauder semble bizarrement s'orienter de lui-même vers un méandre de fleuve qui doit mener à une mer qui sera peut être d'Iroise, rouge, noire, peut être sera-t-elle de sel, de sable, qui sait ?
Depuis fin août 2007 quand j'ai sombré tel un navire dans l'océan de la dépression, mon destin ne m'est plus appartenu. Je me suis abîmée dans le tréfond des bas fonds dans une nuit noire où aucune lumière ne perçait.
Il y a eu un "avant" et un "après"... pas Jésus Christ, avant et après ce plan diabolique d'un employeur pour contraindre au silence un salarié qui la bouche en coeur, s'étonnait de la réorganisation élucubrante d'un département avec une répartition des tâches mal équilibrée, une énorme naïveté de croire que cet employeur pouvait prendre en compte mes remarques, et aussi me permettre d'être mutée dans un autre département moins habité par la folie d'un homme dévoré par l'ambition qui croyait pouvoir siéger au conseil de direction du groupe.
J'ai voulu croire que la raison, le bon sens, la sincérité, la justice triompheraient : je me suis trompée. Ce monde est un monde d'injustices tissé par des prédateurs sans foi ni loi, et qui est tendre comme l'agneau qui vient de naître aura mille fois l'occasion de se faire égorger.
De ce magma dont les médecins spécialistes ont eu du mal à m'extirper (si je n'avais pas pris moi-même ma santé en main), je semble émerger du bout du nez.
Comme si le temps était venu de ma propre résurrection tant attendue...
Mon masseur africain qui pratique une certaine "gestalt therapy" a décrypté mon corps en me disant que je serais devenue "folle" si je n'avais eu du charme et que c'était ce "capital" qui m'avait permis de survivre. (ouf !).
Je ressens encore une énorme fatigue anormale dès que j'essaie un peu d'activité... deux jours à l'extérieur, et hop trois jours à me remettre, mais fût une certaine époque, c'était un rendez-vous d'une heure, et trois jours de lit à la suite !
Quand je pense que ce qui me singularisait était mon énergie, que je battais des records de vitesse sur les pistes de stade, et que maintenant, c'est en lenteur que je pense que je serai performante.
Peut être est-ce la définition de cette dépression, ce fait de ne plus pouvoir faire face à la demande, de ne plus pouvoir se raccrocher à rien ni à personne, qu'à soi-même ?
Son stade ultime étant bien sûr le suicide quand trop de pressions, vous met la rate au court bouillon.
Cependant mes efforts commencent à payer, bien que souvent le découragement me prend, quand je me vois aussi handicapée par ce manque de ressources physiques.
Ces temps derniers ainsi que je le révèle sur mon article concernant Julien Courbet, je fréquente les plateaux télé : cela me permet d'être comme un papillon près de la lumière. Je me réchauffe aux spotlights. Je ris, j'apprends, je rencontre des gens nouveaux... je m'ouvre progressivement à un autre monde, je capte cette activité, je me nourris de cette énergie.
Même si je ne sais pas où je vais, je crois qu'il faut que je fasse confiance à mon destin, que si j'ai survécu au pire, c'est pour quelque chose... J'approuve une impression de rémission comme pour mon cancer, une nouvelle chance me semble donnée.
D'ailleurs, je m'aperçois que j'ai davantage de réactivité, et la possibilité de m'adapter en prenant en compte des "inconnues".
Lors de l'établissement de mon prochain planning, je me suis aperçue que j'avais bien joué en ne me laissant pas démobiliser par le refus d'une société de casting de m'inscrire sur des émissions habituelles : résultat, je suis allée ailleurs, et c'est maintenant elle qui est en demande.
Si j'avais eu cette ressource quand mon employeur a décidé de m'en faire voir, de lui coller ma démission et tenter ma chance ailleurs, en laissant cette société avec ses tourments et ces façons de faire -dont j'ai pu apprécier toute la gamme en suivant d'autres victimes-...
Sauf que parfois il est difficile de rebondir, et objectivement je me mettais en risque économiquement, alors que je n'avais pas à partir, l'employeur devait faire face à ses obligations... mais quand on a de l'argent, des relations, on a plus de droits que d'autres en ce bas monde, et il a pu "me laminer" en toute impunité.
Même si j'ai traversé des périodes terribles, je crois que le moment est venu de faire mon "come back" à la vie !
Alors, bonjour la vie, me voilà reviendue !