Conseil psy : face à une situation "bloquée", avez-vous essayé l'évitement ?

Alors que je suis en train de parler psy par messagerie avec des internautes qui ont des interprétations très approximatives sur certaines pathologies, je voulais partager avec vous la réflexion d'une psychologue, maître de conférences à l'université de Toulouse.

Le thème de la Conférence était : " Le stress et les maladies psychosomatiques".

La définition du stress est un "état de tension", qui a des effets néfastes sur la santé... même si l'on distingue le bon stress (celui qui vous fait parfois avancer) et le mauvais stress, celui qui attaque vos cellules.

Pour la psychologue, la montée du stress provient d'une situation face à laquelle nous nous sentons démunis.

Je pense qu'il est important de re-situer ces notions.

Le stress maximum se retrouve dans des situations reconnues difficiles : deuil, perte d'emploi, déménagement, ennuis financiers, naissance, mariage.. et j'en passe !

Savoir pourquoi notre organisme, notre psychisme d'un coup ne fait plus face, une perte d'énergie, la vague qui passe par dessus la tête, c'est comme cela et TOUS, nous pouvons être confrontés subitement à des situations qui nous dépassent.

Je voulais surtout vous inviter à réfléchir à une démarche face à des situations qui ont l'air désespérées : celle de l'EVITEMENT.

Certes ce n'est pas des plus courageux : on parle souvent de "FAIRE FACE", de "PRENDRE LE TAUREAU PAR LES CORNES", de "NE PAS SUBIR", l'une de mes phrases clés.. mais comme la psychologue l'a fait remarquer, parfois la situation est bloquée, il n'y a pas de solutions dans l'immédiat, alors il vaut mieux se résoudre à ne pas bouger, à ne plus y penser, à ne pas cristalliser dessus... à attendre que le temps et les événements dans tous ces mouvements qu'agite la Terre fassent qu'alors qu'il semblait qu'il n'y ait aucune solution au problème, subitement, la situation se dénoue, et vous pouvez retirer votre épingle du jeu.

Je vous donne un exemple où le temps parfois agit en votre faveur. Dans mon histoire d'employeur et de violences au travail, il y a eu l'affaire France Télécom. Au début, les suicides étaient dits pour "raisons personnelles". La version donnée aussitôt par la Direction d'entreprise et entérinées par les enquêtes de police. Or subitement en début d'année (février 2010), un rapport d'une inspection du travail tombe mettant en relief les abus managériaux, la violence au travail. Cet aspect extrême du harcèlement n'avait pas été encore reconnue par les tribunaux, bien que la loi date de 2001. Cette loi reconnaissait les coups de canifs au contrat de travail, la mauvaise exécution de celui-ci, la recherche de l'employeur ou de ses commettants de mettre mal le salarié, mais il n'était pas reconnu qu'il s'agissait d'une manoeuvre d'ampleur... des dérives managériales connues de la direction, suscitées par elles, provoquées, demandées ou couvertes par elle...

J'ai perdu mon emploi fin 2007 en ayant dénoncé l'application de telles pratiques... et presque trois ans plus tard, la situation juridique se débloque de façon très miraculeuse avec des rapports très complets d'inspecteurs de travail qui prennent en défaut les enquêtes de la police qui concluait au non-lieu.

Donc, parfois, le fait d'attendre, d'avoir du retard, joue en votre faveur. Pour moi, cette évolution était inespérée.

Je me suis certes battue durant tout ce temps, car les procédures juridiques doivent être vite enclenchées après l'événement, mais c'est aussi une façon de démontrer que parfois, les événements bougent en extérieur par rapport à votre propre histoire et apportent de l'eau à votre moulin... contre toute attente.

Je vous propose donc cette réflexion et ce conseil si vous vous retrouvez avec l'impression d'être prisonnier face à une situation, sans espoir possible... juste pour vous démontrer qu'il faut parfois accepter de mettre de côté les problèmes pour les reprendre plus tard avec de nouvelles solutions possibles, inconnues au moment des faits. Une façon de prendre du recul, de ne pas perdre confiance, et de garder espoir en la vie.

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous vécu des expériences personnelles de même type ?

(photos empruntées à Flickr)

Comments

[Voisins psychopathes]

Oui, mais je répondais de manière générale pour moi. Merci de ta réponse.

[Ava]

Ok, tu as raison... bonne nuit

[Voisins psychopathes]

Je comprends ce que tu dis et j'aimerais pouvoir le faire. Mais si je reste dans l'inaction, je somatise encore plus.

[Ava]

Je suis allée voir ton blog : tu te retrouves dans une situation dans laquelle il me semble effectivement qu'on ne peut que bouger.

[Le chant du cygne]

Tout cela revient à dire "Lâcher prise" Il fut un temps où je vivais avec un alcoolique et j'avais décidé d'aller dans des groupes Al-Anon qui viennent en aide aux personnes vivant en
contact avec des personnes alcooliques.


Et dans ces groupes justement ils nous enseignent le Lâcher prise.


Car justement parfois on se sent démunis devant une situation. On a tendance à faire des pieds et des mains pour que la situation change et on s'en rend malade.


En lâchant prise on ménage nos égergies et souvent il se présente un événement qui fait débloquer la situation.


Voilà ma propre expérience


Bisous

[Ava]

c'est une expérience difficile que tu as vécue et beaucoup le vivent. Parfois à vouloir sauver les autres on se perd.


Pour l'alcoolisme, il n'y a pas grande solution, sauf un sevrage total, et il est dur de s'en sortir.


Le "lâcher prise".. oui.. mais pas facile avec notre société où nous devons nous montrer forts, actifs, courageux, où l'échec n'a pas de place, ni le renoncement même temporaire.


Il arrive d'abandonner, surtout quand on a mieux à faire ailleurs, c'est peut être dans cette optique qu'il faut se remotiver.


Justement, cette théorie laisse la part au temps qui passe et aux changements qui s'effectuent toujours tout autour de soi, sans que l'on bouge. Merci de ton partage !

[Géraldine]

Oui, dans mon ancien job, j'ai connu le stress. Exercer le métier de téléconseillère ce n'est pas évident du tout. Il faut tout gérer, le mécontentement des clients, l'énervement des managers,
des horaires de travails contraignants et pour finir un salaire non valorisant.... Le stress il y en a c'est clair. Au début je me suis imposer du stress je pense, puis au fil des mois le stress
je ne me le suis plus mis (ceux qui stress ou qui mettent de la pression aux téléconseillers sont le plus souvent les managers...)...

[Ava]

Je crois que le job de téléconseiller est terrible : avec des objectifs, des outils pour quantifier et vérifier.


Ce que je remarque, c'est que tu dis que c'était ton ancien job : donc tu as réussi à en changer, ce qui est déjà une bonne chose, non ?


En revanche, je pense qu'il est difficile d'échapper au stress. Je sais qu'il est bon de prendre du magnésium pour aider l'organisme, ainsi que ces fameuses séances de relaxation, yoga, mais je
sais aussi que certains managers aiment gouverner par la peur. Si le stress est trop fort, il vaut mieux envisager un départ, et une autre voie, même dans l'incertitude, parfois on rebondit plus
vite et mieux avec une santé sauvegardée, qu'après s'être fait démolir. bon dimanche

[lajemy]

je reconnais que c'est une méthode qui peut permettre de continuer à avancer même si j'ai plutôt un tempérament à vouloir tout régler tout de suite, d'ailleurs comme je suis extrêmement sensible
au stress dans son sens négatif, je note ton conseil et je m'en souviendrais.


merci et bonne soirée à toi

[Ava]

Merci Lajemy, je suis un peu comme toi, de vouloir aller jusqu'au bout, mais effectivement parfois les situations sont bloquées de l'intérieur, et c'est souvent le temps qui dénoue tout.


Je teste le fait de passer à autre chose en attendant que les événements me donnent raison... ou présentent la situation différemment. C'est une autre philosophie qui a du bon. bisous

[abby]

Malheureusement, j'ai trop tendance à baisser les bras, mais quand je décide de remonter, je fonce.
Bon week-end .
Bisous

[Ava]

Je crois que cela dépend des périodes de la vie aussi et des sujets.


Le mari d'une copine ne voulait jamais de problèmes, quitte à se faire avoir : il disait toujours qu'il fallait adopter un "profil bas"... moi, j'ai du mal franchement !

[Josiane]

Ou reculer pour mieux sauter.... Il y a longtemps que j'ai compris qu'il est inutille de se cristalliser sur un problème.....question d'âge peut-être aussi!!!

[Ava]

Oui, tu es sage avec l'âge... Parfois l'obstination paie, mais pas toujours, il faut parfois "jouer en finance".. le loup qui ressort du bois au moment où on l'y attend plus et surprise !

[Corine Caporlan]

Similaire ? ... oui


Il y a surtout eu une longue période où très jeune je baissais systématiquement les bras.


Je ne m'autorise plus à éviter mais il faut dire que je suis bien conseillée.
Ca aide.


C'est vrai que l'on peut éviter, mettre dans un coin puis reprendre quand on a les outils pour comabattre. Exact.


 

[Ava]

C'est quand on s'obstine qu'on développe des maladies embêtantes... Je suis une combative, mais certains obstacles, il faut quelquefois les prendre de travers pour les passer, comme le saut en
hauteur qu'on ne prend pas en frontal !


C'est bien si tu as un bon coach ! une perle rare !