Je ne suis pas très contente de moi sur la façon dont je gère mon emploi du temps.
Encore beaucoup de mal à me concentrer sur mes affaires : or en ouvrant ma boîte mail, boîte constellée de pubs diverses entre lesquelles il faut slalomer pour extraire les messages intéressants :
1ère bonne nouvelle :
- Une des victimes de mon employeur du mois de juin dernier, m'annonce que la CPAM reconnaît officiellement son accident du travail : or, elle avait fait un malaise lors d'un entretien d'évaluation : hausse de tension, convulsions : c'est très rare cette reconnaissance directe ! Cela a un peu tardé, mais il faut croire qu'ils étaient bien hésitants...
Je crois que pour les miens aussi, ils ont rendu leurs décisions très tardivement, car il y avait un fort litige.
C'est donc tout bénéf' pour moi, j'ai demandé à ma collègue si je pouvais avoir copie de la décision.
et ensuite :
- et juste un peu plus loin dans ma messagerie, j'ai failli ne pas le voir, une message d'une syndicaliste, la meilleure de mon 'ex-société' très certainement qui me communique les coordonnées d'une autre victime, en me disant qu'elle pourra m'envoyer un courrier très intéressant sur ce qu'elle a subi dans l'entreprise avant de la quitter.
Parfois, on s'assoupit sur les affaires, toujours à se demander si on a raison, si on n'a pas rêvé, si finalement, ce n'est pas moi qui suis en tort.. et voilà toujours des rebondissements qui me confortent dans ma décision.
Cela va me donner du coeur à l'ouvrage.
La personne vient de m'appeler et de me communiquer la lettre qu'elle a adressée au PDG, et à tous les syndicats de la boîte -j'en ai envoyé aussi une aux sections fédérales en fin d'année, nos voix se répondent, c'est le tir croisé !-: une lettre où elle raconte comment elle a été "maltraitée" : elle a eu un cancer (thyroïde), allait à l'infirmerie pour vomir. Elle aussi parle de crime, et quand elle a demandé à faire partie des départs, c'est le cabinet d'outplacement qui a mis un mot sur sa souffance "harcèlement moral". En partant elle a appris une nouvelle récidive de son cancer. Elle est maintenant en 2e année de droit, veut faire un mastère : elle était une proie facile, seule avec deux enfants à charge.
J'en ai les larmes qui coulent : comme elle a alerté la Direction par un premier recommandé, celle-ci voulait faire un enquête elle a dit, "ce n'est pas la peine !" -parlant des collègues ayant un loyer à payer-, mais elle veut que son témoignage serve, et je viens de le communiquer à mon autre collègue dont l'avocat est le même que celui qui vient de remporter contre Renault pour un "suicidé", la faute inexcusable de l'employeur.
Elle parle aussi de CRIME, en grand, en gras, comme moi... on me l'a tellement reproché !
La lettre a été expédiée le 5 décembre dernier, et pas de réponse de l'employeur qui doit trouver que beaucoup de nuages menaçants s'amoncellent au-dessus de leurs têtes ! Elle s'est offert elle aussi une belle thérapie, en crachant à son tour sa valda.. très bon pour son "cancer".
Je me souviens avoir parlé à cette femme du temps où j'étais en entreprise, et j'avais été émue par le récit de son cancer... C'est terrible ! Quand va-t-on les arrêter ces monstres qui ne savent pas gérer humainement des "êtres humains" ?
J'avais pensé à elle quand la syndicaliste m'a laissé les coordonnées : elle a eu à faire à la même gestionnaire de Ressources Humaines que moi, au terme de l'entretien elle lui a dit qu'elle allait se jeter sous le métro, et elle l'a retenue lui proposant un verre d'eau ! Elle aussi se demande comment cette femme peut être encore et toujours en fonctions...
Une collègue aussi m'avait dit qu'une autre avait été maltraitée -mais dans des termes moins forts-, je me doutais que c'était elle : elle vient de faire une sorte de "coming out !". Mon ex-collègue a essayé de m'appeler récemment, je vais essayer de la joindre ce soir. Je vais vite transmettre ce document important au Substitut du Procureur, comme quoi i n'y a pas de fumée sans feu ! alleluia !
Maintenant, ce sont ceux qui se sont tus qui ont du souci à se faire :
- "Ne pas agir, c'est se rendre complice,
Se taire, c'est collaborer".
Je vais faire un petit mandala Ange pour fêter cela !
Encore une petite lueur d'espoir dans ce tunnel bien froid...
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